Ma relation à la peinture a commencé très tôt. J'avais 6 ans, peut-être. Ma mère m'emmenait visiter des musées prestigieux comme le Rembrandt Museum ou le Rijksmuseum aux Pays-Bas. Et elle m'expliquait les œuvres spécifiques que nous allions admirer, les effets de lumière d'un Rembrandt, les matières et la finesse du tissage des tapis d'un roi d'Iran, la douceur d'un Vermeer, ... Je ne me souviens que de quelques unes de ces oeuvres qui me sont restées gravées. Elles ont faconné mon éducation, révélant des décennies après l'amour de l'Art, la vénération des oeuvres et le respect des artistes. Ensuite, bien plus tard, elle a commencé à m'exposer au regard des oeuvres des grands du début du XXème, avec en tête de liste Picasso auquel elle vouait un grand amour, même s'il ne lui était accessible qu'au début de sa carrière, la laissant dubitative devant le cubisme et autres destructurations de la palette. Elle m'emmenait aux vernissages des contemporains, me faisant pénétrer progressivement dans ces mondes faits d'abstractions. Plus qu'un apprentissage rigoureux, ma mère m'a inculqué la curiosité, l'amour de la pensée, l'humanisme profond qui pour elle devait être synonime du juif et de l'être humain, le Mensch.
Je me tourne vers la peinture digitale dès les années 1995. En résonance à la musique à laquelle j'applique les théories du fractal, j'expériemente la transformation permanente, sans fin, d'une peinture digitale au moyen des outils numériques.
Encore maintenant me reviennent en mémoire mon ressenti devant certaines œuvres dont je ne connais pas les noms des artistes, mais qui m'ont touché, accompagné, révélé des facettes de la compréhension émotionnelle et intuitive de l'Art, de la Vie.